La rivière Tapajós, au cœur de la forêt amazonienne, abrite une biodiversité exceptionnelle. Mais la construction d’un méga-barrage pourrait mettre en péril ce paradis terrestre et le mode de vie des communautés autochtones. Nous pouvons d'ores et déjà les défendre<a href= en signant le manifeste." class="openspace_image openspace_image_medium" />

Forêts

Au Brésil, un projet de méga-barrage menace l’Amazonie et le peuple Munduruku

La rivière Tapajós, au cœur de la forêt amazonienne, abrite une biodiversité exceptionnelle. Mais la construction d’un méga-barrage pourrait mettre en péril ce paradis terrestre et le mode de vie des communautés autochtones. Nous pouvons d'ores et déjà les défendre en signant le manifeste.

Au moment où vous lisez ces lignes, la rivière Tapajós coule paisiblement dans la forêt tropicale amazonienne, au Brésil. Grâce à elle, la vie foisonne : des dauphins roses s’ébattent, des oiseaux tropicaux volent de branche et branche et des mammifères comme le jaguar, le tamanoir ou encore l’ocelot vaquent à leurs occupations le long des rives.

Le peuple munduruku, qui vit dans cette région depuis des centaines d’années, tire ses moyens de subsistance de cette rivière et de son écosystème. Le mode de vie ancestral de cette communauté est aujourd’hui menacé par une quarantaine de projets de construction de barrages le long de la rivière, portés par le gouvernement brésilien.

Carte de la rivière Tapajos

La plus grande infrastructure à l’étude, le barrage de São Luiz do Tapajós, s’étendrait sur 7,6 km et nécessiterait un lac de retenu de la taille de New York (729 km2), dont l’aménagement inonderait des lacs, des formations rocheuses, des îles et d’autres habitats essentiels à la biodiversité, ainsi qu’une partie des terres ancestrales du peuple Munduruku.

Un Munduruku devant la rivière Tapajos, l’affluent de l’Amazone menacé par le mega-barrage © Lunaé Parracho / Greenpeace

Greenpeace aux côtés du peuple Munduruku

Début mars, des militants de Greenpeace Brésil ont apporté leur soutien au peuple Munduruku pour demander l’abandon du projet de São Luiz do Tapajós. Avec des membres de la communauté, ils ont déployé une banderole aux abords de la rivière pour adresser un message clair au gouvernement brésilien : « Maudit soit le barrage : sauvons la rivière Tapajós ». « Nous nous opposons à la construction de ce barrage parce que nos vies sont en jeu : nos ressources dépendent de la rivière et de la forêt, et ces terres nous appartiennent. Si ce projet voit le jour, nous ne pourrons plus pêcher ni nous déplacer. Nos modes de vie disparaîtront. » a déclaré Juarez Saw Munduruku, dirigeant de la communauté indigène Sawre Muybu.

Sur le chantier du mega-barrage du Belo Monte, sur la rivière Xingu © Daniel Beltra / Greenpeace

Destruction de l’environnement et corruption d’un côté, énergies renouvelables de l’autre

Le peuple munduruku, qui lutte contre l’aménagement de ces barrages depuis des décennies, n’a pas eu voix au chapitre concernant ce projet de barrage. Derrière ces méga-projets se cachent les intérêts politiques des dirigeants et les profits économiques d’une poignée d’entreprises, qui alimentent le cercle vicieux de la corruption et du détournement de l’argent public au Brésil. D’autres barrages édifiés dans la forêt amazonienne, comme celui de Belo Monte, sont actuellement au cœur d’une enquête sur la corruption au Brésil.

D’autres sources d’énergie propres et équitables, telles que l’énergie éolienne ou solaire, peuvent répondre aux besoins de tous les Brésiliens sans anéantir la biodiversité et les modes de vie des populations indigènes. L’avenir énergétique du Brésil réside dans les énergies renouvelables, et non dans les projets de méga-barrages hydroélectriques.

Quelles parties prenantes du côté des acteurs économiques ?

La construction de ces méga-barrages demande des investissements colossaux en termes de capitaux et de technologie. Pour le moment, nos investigations révèlent que plusieurs consortiums internationaux sont intéressés pour prendre part à la construction du barrage – même s’ils ne se sont pas encore déclarés publiquement. Notamment l’allemand Siemens, au siège duquel nous menions une action le 13 avril 2016 pour lui demander d’abandonner ses plans éventuels. Côté français, nous retrouvons des entreprises comme EDF, Engie, General Electric Renewable Energy (ex-Alstom)…

Les acteurs économiques concernés doivent en effet prendre conscience qu’investir dans un méga-barrage en Amazonie, en plus d’être synonyme de désastre écologique, est un non-sens pour eux : la viabilité du projet est incertaine et nous nous tiendrons, avec les Mundurukus, sur leur passage pour dénoncer les destructions irréversibles qu’ils s’apprêtent à faire subir à l’environnement – ce qui ne manquera pas de dégrader fortement leur image publique et leur réputation internationale. Autrement dit : c’est un pari qui n’en vaut pas la peine.

Action devant le siège social de Siemens, en Allemagne © Oliver Soulas / Greenpeace

C’est pourquoi Greenpeace compte engager toute son énergie pour faire barrage à ce grand projet inutile dans les mois qui viennent, avec votre soutien. Pour signer la pétition (EN), c’est ici.