Suite à un mois de campagne et à la mobilisation de plusieurs centaines de mil

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Déforestation : HSBC prend des engagements

Suite à un mois de campagne et à la mobilisation de plusieurs centaines de milliers de personnes partout dans le monde, HSBC a publié le 20 février une nouvelle politique « Zéro Déforestation ». La plus grande banque européenne répond ainsi à une étude que nous avons publié le mois dernier, qui démontrait ses liens avec des entreprises qui détruisent les forêts tropicales indonésiennes.

HSBC s’engage : d’autres banques doivent maintenant suivre le mouvement

Les forêts tropicales disparaissent à un rythme alarmant, et cette destruction est financée par de grandes banques internationales. HSBC a ainsi prêté des millions à des entreprises du secteur de l’huile de palme aux pratiques scandaleuses en Indonésie. Il était urgent que la banque adopte une politique stricte pour ne plus faire affaire avec des entreprises qui détruisent les forêts.

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Que penser de ce document publié par HSBC ? Cette nouvelle politique renforce les critères de sélection de ses clients, afin de leur interdire la déforestation, la conversion de tourbières en plantations et l’exploitation des travailleurs. Autre aspect positif : la banque s’engage à être transparente sur la liste de ses clients. Ces engagements sont des premiers pas encourageants, dans un secteur bancaire à la traîne dans la lutte contre la déforestation.

Les autres banques impliquées dans le financement du secteur de l’huile de palme doivent maintenant se mettre à niveau et adopter des politiques Zéro Déforestation à la hauteur des enjeux. Nous pensons tout particulièrement à BNP Paribas et au Crédit Agricole, banques françaises également liées à des groupes dont les pratiques destructrices ont été dénoncées dans le rapport “Dirty Bankers”.

Premier test imminent HSBC : va-t-elle tenir ses promesses ?

S’agissant d’HSBC, nous resterons vigilants sur la mise en œuvre de ses engagements et nous allons très vite savoir si la banque est prête à s’y tenir : en effet, des images satellites montrent qu’une filiale du conglomérat sud-coréen POSCO Daewoo, client d’HSBC, s’apprête à détruire environ 4000 hectares de forêts pour une nouvelle plantation dans la province indonésienne de Papouasie.

Ces images montrent des milliers d’hectares de forêt quadrillées par des routes, un signe avant-coureur typique du déboisement d’une concession forestière. POSCO Daewoo envisage de saccager de vastes zones forestières. Ce projet est un test pour HSBC: la banque ne peut pas continuer à financer POSCO Daewoo si cette dernière ne renonce pas à détruire la forêt tropicale de Papouasie.

Greenpeace écrit en ce moment à toutes les autres banques dénoncées dans son rapport publié en janvier dernier pour leur demander quelles mesures elles comptent prendre en réaction à la nouvelle politique d’HSBC, et pour garantir qu’elles ne financent pas la déforestation ((Liste des banques citées dans le rapport de Greenpeace “Dirty Bankers” : ABN Amro, ANZ, Bank Of America, Bank Of Tokyo- Mitsubishi, BNP Paribas, Citigroup, Commerzbank, Crédit Agricole, Credit Suisse, DBS, Deutsche Bank, HSBC, ING, Mizuho Bank, Rabobank, Standard Chartered, Sumitomo Mitsui, UOB.))

BNP Paribas et le Crédit Agricole, les deux banques françaises citées dans cette étude, sont également impliquées avec plusieurs entreprises actives dans le secteur de l’huile de palme, y compris le conglomérat POSCO Daewoo ((D’après les recherches menées par Greenpeace, au cours des cinq dernières années, 13 banques, dont HSBC, BNP Paribas et le Crédit Agricole, ont participé au montage de prêts en faveur de POSCO Daewoo et de ses filiales pour un montant total de près de 3,6 milliards de dollars, ainsi qu’à la souscription d’obligations pour plus de cinq milliards de dollars.))