Bonne nouvelle : la Socfin fait un pas contre la déforestation - Greenpeace France
Enfin ! C’est une bonne nouvelle pour la campagne que nous menons pour empêcher la déforestation en Afrique, dans le Bassin du Congo : la Socfin, une société belge qui dispose d'environ 50 000 hectares d’hévéas et 80 000 hectares de palmiers à huile en Afrique vient d’annoncer son intention de s’engager officiellement à lutter contre la déforestation en respectant la<a href= méthodologie HCS (EN)." class="openspace_image openspace_image_medium" />

Forêts

Bonne nouvelle : la Socfin fait un pas contre la déforestation

Enfin ! C’est une bonne nouvelle pour la campagne que nous menons pour empêcher la déforestation en Afrique, dans le Bassin du Congo : la Socfin, une société belge qui dispose d'environ 50 000 hectares d’hévéas et 80 000 hectares de palmiers à huile en Afrique vient d’annoncer son intention de s’engager officiellement à lutter contre la déforestation en respectant la méthodologie HCS (EN).

 

Entrée de la Socapalm au Cameroun, une filliale de la Socfin

La méthodologie HCS

La méthodologie HCS est un standard scientifique développé par Greenpeace, GAR (EN) et le TFT (EN) et largement adopté et mis en oeuvre depuis 2011 dans le secteur du palmier à huile mais également dans d’autres secteurs (caoutchouc, papier…) à travers le monde. Son objectif : empêcher la déforestation tropicale liée aux plantations. Son principe : différencier, à partir d’un travail cartographique pointu, les zones dégradées où les cultures d’essences en tout genre n’auraient qu’un impact marginal et sont appropriées pour les plantations, des zones forestières à haute teneur en carbone, c’est-à-dire celles qui connaissent un boisement de haute qualité environnementale, composé d’arbres capables de stocker une forte quantité de carbone.

L’approche HCS est à ce jour le seul standard opérationnel pour mettre en œuvre sur le terrain des engagements zéro déforestation. Autrement dit, d’avoir une approche fine des différents terroirs pour sauvegarder ceux qui sont indispensables aussi bien au climat qu’à la biodiversité, afin d’évoluer peu à peu vers des cultures raisonnées. En outre, le standard HCS énonce un certains nombre de principes pour garantir les droits des populations locales, souvent menacées dans leur existence même par les projets d’extension des concessions des divers exploitants du secteur.

La construction de ce standard international et sa diffusion dans les normes et les pratiques des producteurs et distributeurs est aujourd’hui guidé par un comité de pilotage présidé par Greenpeace, et qui réunit des poids lourds du secteur des plantations (comme Wilmar, Musim Mas, GVL, GAR, Cargill), mais aussi des ONG (comme le WWF, Rainforest Alliance, Forest Peoples Programme ou Rainforest Action Network) ainsi que des entreprises consommatrices comme Unilever, Procter&Gamble et BASF.

Le groupe Bolloré et la Socfin

Jusqu’à présent, la Socfin s’était toujours montrée réticentes à nos demandes. Au début de l’année, après une enquête de terrain approfondie, nous révélions que ses cultures au Cameroun ou encore à Sao-Tomé menaçaient des pans entiers de forêt tropicale. Nous demandions alors au groupe Bolloré, actionnaire à plus de 38%, de faire pression sur la Socfin afin que celle-ci s’engage pour des cultures plus durables, comme d’autres acteurs du secteur. Un grand nombre de citoyens et citoyennes se sont engagé-e-s à nos côtés pour appuyer cette revendication : plus de 96 000 personnes ont en effet signé la pétition pour que le groupe Bolloré et la Socfin s’engagent dans une politique zéro-déforestation.

Une raffinerie de la Socapalm au Cameroun

Une mobilisation qui porte ses fruits

Cette mobilisation a porté ses fruits puisque la Socfin a publié un communiqué de presse dans lequel elle s’engage à intégrer au plus tard en octobre prochain le critère HCS dans sa politique durabilité. Elle a également annoncé avoir adopté un moratoire sur ses projets d’extension tant qu’un travail de cartographie HCS n’aura pas été mené, ce qui est un gage significatif de sa bonne volonté à faire évoluer concrètement ses pratiques et qui est indispensable pour commencer la mise en œuvre de l’engagement zéro déforestation.

Elle s’inscrit ainsi notamment dans le sillage de Michelin (dont elle est l’un des fournisseurs en caoutchouc), qui s’est lui aussi prononcé pour la méthodologie HCS le mois dernier. C’est le premier industriel du caoutchouc à franchir le pas.

De la parole aux actes

C’est donc tout un secteur industriel qui est en train d’évoluer, sous la pression exercée par Greenpeace et les citoyens impliqués dans ses campagnes. Cependant, si ces engagements vont dans le bon sens, reste à les mettre en œuvre concrètement sur le terrain. D’abord, nous serons attentifs en octobre 2016 pour vérifier que la Socfin adopte bel et bien le standard HCS dans sa nouvelle politique zéro déforestation. Et bien sur l’enjeu principal reste la mise en œuvre effective de ces engagements sur le terrain et Greenpeace veillera à ce que la Socfin passe de la parole aux actes.

Des travailleurs de la Socapalm, au Cameroun

En outre, notre travail consistera dans les mois qui viennent à aider mais aussi à surveiller les pratiques des autres acteurs du secteur : les fournisseurs à respecter le standard HCS dans leurs cultures ou les distributeurs à ne plus s’approvisionner auprès de fournisseurs qui ne donneraient pas toutes les garanties vis-à-vis du standard HCS.

Car la déforestation dégrade le climat, détruit la biodiversité et porte préjudice aux communautés locales qui dépendent d’une forêt saine pour vivre. Si des progrès notables se produisent bel et bien sur ce front-là, nous restons plus que jamais déterminés.